Point de vue Swissbau 2024

Comment aménagerons-nous les quartiers à l’avenir?

Dans les zones urbaines, les besoins en matière de logement et de loisirs évoluent rapidement. Mais il ne sera possible de trouver des solutions que si tout le monde travaille main dans la main et si l’on garde la vue d’ensemble en ligne de mire.

Notre monde change à une vitesse fulgurante. Les discussions sur le climat, la transition numérique et l’urbanisation nous mettent face à des défis. En parallèle, des occasions d’innover s’offrent à nous. L’initiative «Espaces de vie 2025» de BKW propose une plateforme destinée à concevoir des solutions à l’esprit précurseur pour des espaces où il fait bon vivre. À l’aide d’ateliers, cette initiative crée un cadre propice à la collaboration et a pour ambition d’instaurer un dialogue constructif entre l’économie, la science, la société et le monde politique.

Qu’est-ce qu’un quartier où il fait bon vivre?

L’atelier «Quartiers où il fait bon vivre» est particulièrement d’actualité. En effet, la densification et le changement climatique exercent une forte pression sur nos espaces urbains. L’atelier s’attèle ainsi à la question de l’aménagement futur des quartiers dans le but d’assurer une qualité de vie élevée. Pour y répondre, il faut toutefois d’abord les critères d’un quartier où il fait bon vivre.

«Dans ma situation actuelle, je dirais des trajets courts pour aller au travail ou autre et suffisamment d’espace pour vivre», résume Fynn Rösch. Cet Allemand est responsable de groupe pour la planification de la construction en bois et des structures porteuses chez Assmann Beraten + Planen, une société du groupe BKW. Il anime par ailleurs l’atelier avec l’architecte hambourgeois Cornelius Voss. Une première réunion sur l’atelier a déjà eu lieu fin novembre à Hambourg. Deux autres suivront les 17 et 18 janvier dans le cadre du Swissbau Lab. L’atelier s’adresse aux urbanistes, aux architectes, aux représentants et représentantes des communes et à toutes les personnes intéressées par la création de quartiers durables où il fait bon vivre. Les éléments clés pour créer de tels quartiers sont multiples. Il est essentiel de disposer d’infrastructures solides qui répondent aux besoins d’une société en développement, notamment des logements décents, des voies de circulation efficaces, des espaces verts et des endroits publics qui favorisent le vivre ensemble. Mais l’implication des habitants est également déterminante. Seule une cohabitation active permet d’exprimer ses besoins et de contribuer au développement de son propre espace de vie. L’éducation, la culture et les institutions sociales jouent également un rôle essentiel, dans la mesure où elles renforcent le sentiment de communauté et favorisent la diversité. «Les architectes jouent un rôle important dans la conception de cet environnement», explique M. Voss. Il souligne que l’architecture doit être fonctionnelle, durable et conçue en s’appuyant sur une réflexion sociale pour créer des quartiers où il fait vraiment bon vivre. D’autant plus que les exigences sont de plus en plus élevées dans tous ces domaines.

La «propriété responsable» comme catalyseur

La question à se poser est donc «Comment concilier les exigences croissantes et la hausse des prix des surfaces habitables?». Dans de nombreuses villes où l’accession à la propriété devient inabordable, l’évolution n’est pas bonne, affirment les deux spécialistes: «Notre mission consiste à développer des concepts qui nous permettent de concilier les intérêts et de créer des logements en collaboration avec les politiques et les autorités communales». L’attribution des surfaces et les réflexions jouent ici un rôle important.

«Le quartier HafenCity de Hambourg est un exemple qui montre que trop souvent, dans les projets de développement urbain, la promesse d’une ville vivante n’a pas pu ou pas encore pu être tenue», explique M. Voss. Même si les conditions à Hambourg sont différentes de celles de nombreuses villes suisses, les problèmes sont similaires dans toute la région Allemagne-Autriche-Suisse. «Ce qui unit l’Allemagne et la Suisse, c’est le taux de propriété foncière extrêmement faible. Pour nous, ce n’est pas une bonne évolution». Il faut essayer d’augmenter le taux de propriété. «C’est la seule façon de développer un engagement social dans le quartier.» Outre les aspects écologiques tels qu’une construction respectueuse des ressources et la réduction des émissions de CO2, la qualité de vie dans les quartiers comprend donc également la durabilité de la structure de propriété. En effet, le concept de «propriété responsable» va au-delà de la simple propriété: cela crée des liens durables et des voisinages viables. En revanche, une ville qui vise exclusivement le rendement pour les investisseurs nuit au dynamisme de ses quartiers. Il peut ainsi arriver que des étages ou des bâtiments entiers soient vides, parce qu’ils ont été conçus pour répondre aux besoins des investisseurs et non des habitantes et habitants. L’un des principaux sujets de l’atelier est donc l’intégration de l’ordre du jour politique. L’implication des décideurs est indispensable pour créer les conditions-cadres nécessaires. «Le monde politique doit soutenir les visions et développer des stratégies qui rendent ces concepts réalisables», arguent les animateurs. Les banques ont également un rôle important à jouer dans le processus de transformation. En tant que financeurs, ils ont la possibilité de soutenir des développements durables et de mettre en place des incitations à l’investissement.

Une approche globale est impérative

Pour les animateurs de l’atelier, il ne fait aucun doute que des solutions ne pourront être trouvées qu’ensemble et qu’une approche globale s’impose pour les parties prenantes. «La question est de savoir si cette approche globale est présente à tous les niveaux», explique M. Rösch. Ils auraient constaté que la discussion qu’ils lancent est souvent perçue comme inhabituelle. «Pour un projet à Hambourg, nous collaborons avec les gagnants d’un concours municipal. L’urbaniste a-t-il déjà discuté avec la banque de stratégies de mise en œuvre et de financement? Je ne pense pas qu’il y ait déjà eu des associations de ce genre.» En réalité, les animateurs sont optimistes quant à ce qui peut être réalisé dans le cadre de l’initiative. «Il y a beaucoup de questions fondamentales: quelles sont les contraintes dans un organisme urbain? Quel profit faut-il dégager? Quels sont les frais généraux déjà pris en compte? Quels sont les prix des terrains nécessaires? Il sera intéressant de voir avec quelle ouverture nous pouvons parler de ces questions et de bien d’autres.» L’objectif de l’atelier est d’identifier des obstacles dans le projet-type de Hambourg, d’en tirer des enseignements et de s’approcher ainsi d’autres villes. Les organisateurs espèrent qu’il en résultera une discussion continue. Il est prévu de maintenir le format des ateliers à long terme, pour pouvoir mettre les résultats en pratique de manière durable et permettre également aux villes suisses d’en profiter.

Atelier au salon Swissbau de Bâle

Les 17 et 18 janvier 2024, deux ateliers auront lieu à la Swissbau dans le cadre du Swissbau Lab. Ils permettront de développer ensemble des solutions globales et des outils possibles pour la conception de quartiers où il fait bon vivre. Vous avez la possibilité d’apporter votre expertise et vos idées pour le développement de nouveaux modèles d’organisation, de conception et de financement de projets de construction de quartiers lors de l’un des deux ateliers. Ces derniers s’adressent aux urbanistes, aux architectes, aux représentants et représentantes des communes et à toutes les personnes intéressées par la création de quartiers durables où il fait bon vivre. Dans cette optique, des concepts et des mesures concrètes sont développés pour transformer l’espace urbain et trouver l’équilibre entre les aspects sociaux, écologiques et économiques.